Colloque L'intercommunalité, un atout pour la lecture publique ?
organisé le 5 décembre 2002 à l'Hôtel du département du Val d'Oise
par le Conseil général du Val d'Oise et l'association Cible 95
La lecture publique et les territoires : modèles et enjeux
par M. Dominique Lahary,
Directeur de la Bibliothèque départementale du Val d'Oise

Introduction
     Missions et fonctions des bibliothèques
     Tous les publics, tous les supports
     Bibliothèques et culture : moins, plus
     La bibliothèque concerne avant tout... ceux qui ne s'expriment pas dessus
     La bibliothèque est un bon sujet pour l'intercommunalité
1. Bibliothèques et territoires : 57 ans de tâtonnements
     La centralisation institutionnelle
     L'utopie géographique : la bibliothèque de secteur
     Une synthèse partielle : l'intercommunalité
2. Mutualiser, pourquoi ?
     Objectif n°1 : Financement communautaire
     Objectif 2 : Les économies d'échelle
3. Mutualiser quoi ?
     Approche budgétaire
     Approche fonctionnelle
          Services directs à l'utilisateur
          Petit guide du transfert ou de la répartition
     Diversité des modèles
          Communautés de communes et communautés d'agglomération
          Autres formes de coopération locale
          Coopération à l'échelle départementale
          Coopération à l'échelle régionale
          Coopération à l'échelle nationale
4. Mutualiser, comment ?
     Deux méthodes
     Deux recommandations
     Quelques principes
Conclusions
     Une réflexion en cours dans les services du Conseil général
     Le secret de la motivation

 

Introduction

Je voudrais introduire cet exposé par cinq réflexions préliminaires sur le sens de ce que nous faisons.

Missions et fonctions des bibliothèques

Les bibliothèques ont bien sûr des missions, mais les missions c'est de que nous avons dans la tête, ce que nous voulons faire. Ce qui est intéressant aussi ce sont les fonctions, c'est-à-dire ce que le public fait réellement des équipements et des services que nous mettons à sa disposition. Il ne faut jamais perdre de vue les deux et mettre sans cesse en rapport les unes avec les autres.

Tous les publics, tous les supports

Rappelons que les bibliothèques ont vocation à rassembler tous les publics, dans leur diversité, ce qui en fait un enjeu particulier dans une collectivité : rares sont les services publics fréquentés volontairement par la population qui s'adresse ainsi à toutes les classes d'âges et catégories socioprofessionnelles.

Elles ont également vocation à proposer tous les supports d'information et de culture, de l'imprimé à l'internet en passant par le son et l'image animée, répondant ainsi à un large éventail de pratiques individuelles et collectives.

Bibliothèques et culture : moins, plus

Nous faisons moins que de la culture, car nos établissements n'ont pas une programmation culturelle comme un théâtre, nous ne faisons pas de création même si nous faisons à l'occasion de l'action culturelle, nous sommes essentiellement des diffuseurs, il y a d'autres organismes culturels qui sont tournés davantage vers la création, l'expression, l'originalité. Mais nous faisons plus, car ce que l'on entend habituellement par culture ne représente qu'une partie de nos fonds, de nos fonctions et des raisons pour lesquelles la population utilise nos services, et qui a beaucoup à voir du côté de l'éducation initiale ou permanente, des loisirs, de l'intégration, de la vie quotidienne, de la documentation, etc. Ne perdons pas de vue que la problématique culturelle ne représente qu'une partie de ce que propose une bibliothèque.

La bibliothèque concerne avant tout... ceux qui ne s'expriment pas dessus

La bibliothèque concerne évidemment les élus, les responsables administratifs et culturels des collectivités et associations, les bibliothécaires, qui ont chacun à leur place à décider et mettre en œuvre.

Tous ces acteurs sont représentés dans cette salle, et nous pourrions dire, si nous n'en faisions pas malgré tout partie, que le grand absent c'est le public. Prend-il la parole avec la voix, par des lettres, des manifestations ? Non. Il ne s'exprime qu'avec ses pieds. On sait très bien que quand on ouvre une bibliothèque avec un fond correct et des bâtiments corrects, le public vient.

D'une manière générale, la bibliothèque est l'établissement ouvert à tout public d'une commune qui est fréquenté par la plus grande partie de la population et par toutes ses composantes.

La bibliothèque est un bon sujet pour l'intercommunalité...

... pour deux raisons très simples :

 

1. Bibliothèques et territoires : 57 ans de tâtonnements

Je commencerai par un court rappel historique. J'ai compté très précisément 57 ans car je commence en 1945 et non quelques années avant.

La centralisation institutionnelle

C'est en 1945 qu'on a inventé les BCP(1). C'est l'État qui décide de gérer le problème de la lecture publique dans un cadre qui dépasse le cadre communal. Et il le fait d'une manière très simple : les petites communes n'ayant pas les moyens de répondre aux besoins, il va les aider. C'est une logique centraliste, étatiste, mais c'était déjà une idée de mutualisation de moyens, et elle perdure.

A partir de 1982, l'échelon régional est devenu moins abstrait et on s'est dit que c'était un bon niveau pour la coopération entre bibliothèques. Cette idée est venue de l'État et notamment du Directeur du Livre de l'époque, Jean Gattégno, qui a mis de l'argent dans la corbeille pour que soient créées des agences régionales de coopération(2). Celles-ci n'ont survécu que lorsque les conseils régionaux ont pris le relais. En Île-de-France, l'agence de coopération AC2L n'a pas survécu et ce n'est pas par hasard si y sont nées des associations départementales comme Cible 95. J'ai personnellement participé, alors que j'étais bibliothécaire dans les Hauts-de-Seine, à la création de Bibsud 92, l'équivalent de Cible 95 dans ce département.

L'utopie géographique : la bibliothèque de secteur

Il n'est pas inutile de rappeler qu'un groupe de bibliothécaires, à partir de 1965, a émis une théorie des réseaux de bibliothèques(3). Ils étaient fort insatisfaits des réseaux ou des équipements qui existaient à l'époque. Ils pensaient que le niveau communal était tout à fait inadapté à la couverture des besoins et n'étaient non plus pas satisfaits des BCP telles qu'elles existaient. Ils refusaient la séparation entre lecture publique rurale et lecture publique urbaine.

Ils se sont dit : il faut suivre une logique géographique, il faut voir quels sont les bassins de population, et à partir de ces bassins il faut construire des réseaux de bibliothèques fondés sur les territoires et les populations. La littérature de cette époque produite par les promoteurs de cette idée est très intéressante. Ils ont, sous l'appellation de " bibliothèque de secteur ", imaginé des réseaux de bibliothèques très structurés sur une base d'environ 100 000 habitants. Ils n'ont fait que les imaginer, ça n'a pas existé.

Pourquoi leur idée n'a-t-elle pas vu le jour ? Tout simplement parce qu'ils avaient une vision étatiste. Ils se disaient que c'était l'État qui devait construire ces réseaux, que leur personnel, en tout cas de catégorie A et B devait être du personnel d'État, et ils étaient complètement déconnectés des collectivités territoriales. Un de mes collègues, Hugues Van Besien, a bien résumé la question en écrivant : " ils ont eu raison bibliothéconomiquement mais tort politiquement "(4).

Ce n'est sans doute pas un hasard si cette voix singulière et toujours féconde malgré ses limites s'est tue au moment de la décentralisation, en 1985.

Une synthèse partielle : l'intercommunalité

On peut dire que l'intercommunalité est une chance d'opérer une synthèse entre une démarche géographique et une démarche institutionnelle. Synthèse partielle parce que les territoires géographiques et les territoires institutionnels ne coïncident jamais vraiment, c'est ainsi.

Les villes nouvelles ont depuis 20 ans été pionnières dans ce processus. C'était un cadre qui permettait de gérer un certain nombre d'équipements sur le plan intercommunal, et la lecture publique en a fait partie dans toutes les villes nouvelles, avec des formules diverses.

Et puis nous avons connu l'essor des bibliothèques intercommunales rurales qui sont parfois relativement anciennes, comme nous venons de le voir avec l'exemple de la Saône-et-Loire.

Et enfin le bouillonnement très récent des communautés de communes et d'agglomération stimulé par la simplification des structures intercommunales à fiscalité propre et l'intervention importante des Préfets, mais aussi l'accompagnement de Conseil généraux comme le nôtre pour aider à la constitution des établissements publics de coopération à fiscalité propre. L'intercommunalité est devenu une obsession chez les bibliothécaires de lecture publique depuis un an ou deux, ce n'est pas seulement en Val d'Oise qu'on en parle.

 

2. Mutualiser, pourquoi ?

Je proposerai tout d'abord une idée toute bête : même si d'une commune à l'autre on se regarde en chiens de faïence, même si on fait tout chacun dans son coin, on intervient sur le territoire et on le structure :

Et tout ça, bien évidemment, oriente les comportement du public dans son choix de service et donc structure le territoire.

Par conséquent, puisque de toute façon, même sans le vouloir, on structure le territoire, autant le faire consciemment autour d'un projet.

Objectif n°1 : Financement communautaire

Evidemment l'objectif numéro un c'est le financement communautaire : mettre de l'argent en commun. Et comme l'État incite financièrement au regroupement, si on met de l'argent en commun on en a plus.

Il y a le financement communautaire de l'investissement, mais aussi du fonctionnement. Car il ne suffit pas de construire, d'aménager des bibliothèques : le vrai problème c'est le fonctionnement, c'est de parvenir à dégager chaque année les ressources suffisantes pour que vive l'équipement que l'on a créé ou amélioré.

Objectif 2 : Les économies d'échelle

Il y a trois façons d'interpréter cette notion :

Les économies d'échelle, ce n'est pas faire des économies sur l'existant. C'est plutôt, parce qu'on veut développer, se donner les moyens pour que ce développement coûte moins cher qu'il n'aurait coûté sans mutualisation.

Une fois que nous savons pourquoi nous voulons mutualiser, et c'est bien, clairement, pour des raisons de gestion, que nous pouvons magnifier par des dynamiques de projet, nous pouvons nous demander ce qu'on peu mutualiser.

 

3. Mutualiser quoi ?

On dit souvent : " Il faut mettre en réseau les bibliothèques ". Qu'est-ce à dire ? L'idée de mise en réseau 'est très féconde, c'est une intuition, mais notre travail à tous, les uns et les autres, élus, responsables territoriaux, bibliothécaires, c'est de donner du contenu à cette intuition. On peut distinguer :

Ce sont des questions difficiles.

Approche budgétaire

Elle concerne les investissements. Il peut être commode de gérer au niveau communautaire les constructions, aménagements, équipements en mobilier, matériels et logiciels informatiques, cela peut faciliter l'expertise et la planification, lier le développement des équipements à la notions d'intérêt communautaire, ce qui ne peut se faire sans une démarche d'équité envers les communes membres.

Mais l'approche budgétaire ne peut faire l'économie du fonctionnement. Rappelons-nous qu'en moyenne une bibliothèque municipale coûte 95 F (14 €) par habitant pour le personnel et 15 F (1 €) pour les documents(5). Ce qui coûte le plus cher dans une bibliothèque c'est le personnel, voyons les choses en face.

Approche fonctionnelle

Il y a deux façons de poser le problème, qui se recoupent :

et ce dans une recherche d'efficacité, mais en tenant compte de la motivation des personnels. Car on pourrait avoir une approche purement gestionnaire, au sens d'un management qui n'intègrerait pas la dimension humaine et qui rationaliserait de telle façon qu'en bout de chaîne et là où sont les différentes équipes, le travail n'a plus de sens. Il faut donc à la fois la rationalisation, elle est nécessaire, et le sens pour chaque unité de travail de ce qu'elle fait. D'autre part nous pouvons traiter cette approche fonctionnelle à partir de deux angles d'attaque qui ne sont pas contradictoires mais complémentaires et doivent à mon sens être développés séparément : les services directs à l'utilisateur et la gestion interne.

Services directs à l'utilisateur

Quant aux aspects de gestion interne, je vous les propose sous forme d'un petit guide que j'ai appelé " Guide du transfert ou de la répartition ", afin qu'il soit applicable aux cas de transferts totaux ou partiels à la communauté, mais aussi aux cas où chaque commune, conservant l'intégralité de ses moyens et missions, coopère avec les autres sans transfert.

Petit guide du transfert ou de la répartition

Équipements | Processus | Ressources humaines | Gestion informatique

Équipements

  • On peut transférer des bâtiments parce que c'est commode de les gérer sur une échelle plus vaste, il y a une facilité technique, on peut aussi transférer leur construction, comme a fait le SAN de Cergy-Pontoise.

  • Mais il y a aussi le mobilier, qui demande sans cesse des réapprovisionnements, des ajustements, sans compter cet à-côté de grande importance qu'est la signalisation.

  • Il y a enfin le matériel plus ou moins durable, comme le matériel informatique ou celui permettant l'équipement des documents, ainsi que les consommables.

Processus

Ressources humaines

Par ressources humaines il faut évidemment entendre le personnel salarié et le personnel bénévole(8). Ce n'est pas une mince affaire que la gestion des ressources humaines mais c'est important car c'est ce qui fait qu'un service marche bien.

  • Le recrutement comprend également la mobilité interne, dont on peut élargir le cercle.

  • Le management et la gestion du personnel peuvent être en partie distingués : une part revient à la collectivité employeuse (commune ou communauté), une part peut être décentralisée, déléguée.

  • La formation, initiale pour l'adaptation au poste, continue ensuite, peut être interne et/ou externalisée.

Il est possible de mutualiser ou coordonner une partie de ces éléments, par exemple la formation et non la gestion. Mais un point essentiel est qu'en élargissant le cercle de la fusion ou de la coopération, on élargit le cercle des compétences, qui gagnent à être mutualisées quelle que soit la formule institutionnelle adoptée.

Gestion informatique

L'informatique n'est qu'un outil au service d'objectifs.

  • Ce qui est très spectaculaire, c'est la carte unique d'emprunteur. Le moyen le plus simple pour la rendre possible, c'est de disposer d'un seul logiciel de gestion de bibliothèque pour toutes les composantes du réseau(9).

  • J'irai plus loin, peut-être d'une façon utopiste ou provocatrice, en suggérant un seul fonds. N'encombrons-nous pas nos lecteurs avec la propriété et la localisation de nos fonds ? Et n'alourdissons-nous pas nos fonctionnement avec le dogme du retour à l'établissement d'origine ? La question de savoir où sont les documents, où on doit les rendre, n'aurait peut-être aucune importance si on considérait qu'ils appartiennent, jusqu'à nouvel ordre, à l'endroit où on l'a rendu. Cela simplifierait beaucoup. Même s'il faudrait quelques correctifs pour qu'il y ait une présentation équilibrée dans chaque bibliothèque.

  • En matière de multimédia, on pense évidemment aux services à l'utilisateur, à sa formation, ce sont des choses qu'on peut mutualiser. Mais y a déjà dans le Val d'Oise des bibliothèques qui ont accès à des ressources payantes et c'est domaine qui va se prêter de plus en plus à une gestion mutualisée. Nous sommes accoutumés à l'internet gratuit mais les bibliothèques universitaires savent que l'essentiel des ressources scientifiques sont payantes et se regroupent dans des consortium pour avoir y avoir accès. La lecture publique va être concernée de plus en plus par cette problématique.

  • L'informatique c'est aussi l'administration d'un système, qu'il est économe de centraliser. C'est un outil facilitant la mutualisation de tâches et de communication, si on le veut bien. C'est aussi un outil d'évaluation.

Diversité des modèles

Il ne faut pas penser seulement " structure " parce qu'on peut réunir des services dans une même structure sans en changer le fonctionnement, c'est tout à fait possible. On peut aussi changer le fonctionnement sans changer la structure.

Il ne faut pas penser seulement " structure administrative " parce que il y a aussi la structure fonctionnelle d'un réseau : hiérarchisée ou multipolaire.

Le contexte valdoisien est plutôt propice aux réseaux multipolaires, ce qui n'est pas incompatible avec une certaine dose de centralisation.

Communautés de communes et communautés d'agglomération

Trois formules se présentent :

Autres formes de coopération locale

N'oublions pas les autres formules possibles :

Coopération à l'échelle départementale

Nous avons trois exemples à l'échelle du département du Val d'Oise de coopérations qui sont des formes de mutualisation :

Coopération à l'échelle régionale

Il y a peu d'exemple en Île-de-France mais on peut en citer deux :

Coopération à l'échelle nationale

C'est un sujet difficile qui a connu bien des vicissitudes. Deux exemples émergeants témoignent d'un certain renouveau : -

Tous ces niveaux de coopération peuvent naturellement s'ignorer ou se concurrencer. Il est préférable qu'ils s'agencent et se renforcent les uns les autres.

 

4. Mutualiser, comment ?

Deux méthodes

Elles sont très opposées :

Deux recommandations

Quelques principes

Il est délicat de mutualiser si les équipements sont très inégalitaires entre les collectivités. Il s'agit de déterminer le juste effort que chacun doit faire pour participer à un projet commun afin de parvenir à une juste répartition des services et des charges.

 

Conclusions

Une réflexion en cours dans les services du Conseil général

La Bibliothèque départementale est engagée depuis octobre 2002, dans le cadre d'une démarche globale du Conseil général dite " projet d'ensemble ", dans un projet de service intitulé " Lecture publique et territoire ". Il s'agit de redéfinir le rôle du Conseil général dans le développement de la lecture publique sur les divers territoires du Val d'Oise. Cette démarche devrait aboutir en juin 2003 à une série de scénarii soumis à l'arbitrage politique du Conseil général.

Un des axes de réflexion est l'adaptation des missions de la Bibliothèque départementale et des dispositifs d'aide du Conseil général à la dimension territoriale

L'enjeu est de contribuer au déploiement de services publics de proximité adapté à la diversité des publics et des territoires.

Cette réflexion ne se mènera pas sans vous, non plus que la mise en œuvre et l'adaptation de ses conclusions.

Le secret de la motivation

La mutualisation, la coopération, sous les formes les plus diverses et les plus adaptées à chaque situation, nous sentons que nous aurons à les mettre en œuvre dans les années qui viennent, que le développement de la lecture publique, que l'amélioration des services au public, ne se feront pas sans que nous ne nous lancions dans ces démarches qui sont exigeantes, car elles conduisent à dépasser notre fonctionnement actuel. Cela ne se fera pas sans une bonne dose de motivation.

Le psychiatre François Lelord, auteur du livre Le voyage d'Hector ou le secret du bonheur(14) interrogé récemment sur une station de radio sur la question de savoir quel est précisément le secret du bonheur, a répondu : " c'est de faire quelque chose d'utile, et ceux qui ont des métiers leur permettant de voir les résultats de leur action ont de la chance "

J'ai le sentiment que nous avons la chance, nous tous, élus, responsables administratifs et culturels, bibliothécaires, parce que nous pouvons voir le résultat de nos efforts. C'est du bonheur et cela vaut bien quelques sacrifices.


Notes

(1) BCP : Bibliothèques centrales de prêt, instituées par une ordonnance du Général de Gaulle du 2 novembre 1945. Les huit premières ont été créées en 1945 et les deux dernières en 1985. Au 1er janvier 1986, elles ont été transférées aux départements dans le cadre des lois de décentralisation et sont devenues les bibliothèques départementales de prêt (BDP).

(2) Il existe aujourd'hui 17 agences régionales de coopération entre bibliothèques ou offices régionaux du livre fédérées au sein de la Fédération française pour la coopération des bibliothèques, des métiers du livre et de la documentation (FFCB, www.ffcb.org). Une partie réunit également d'autres professions du livre (éditeurs, libraires, écrivains). Leurs activités sont très variées et tournent notamment autour de la formation, de la mise en valeur du patrimoine écrit, de l'accès à distance aux catalogues. L'agence de coopération pour le livre et la lecture en Île-de-France a disparu au début des années 1990..

(3) Les idées de ce groupe de bibliothécaires ont été défendues dans la Lecture et bibliothèques (1967-1975) puis Médiathèques publiques (1975-1988). On en trouvera une synthèse dans " Une revue professionnelle de combat : Médiathèques publiques " / Michel Bouvy, in : Mémoires pour demain : Mélanges en l'honneur de Albert Ronsin, Gérard Thirion, Guy Vaucel, Paris, Association des bibliothécaires français, 1995 (note de l'éditeur).

(4) " Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique " : Hugues Van Besien, in : BIBLIOthèque(s) n°4, octobre 2002.

(5) Source : Bibliothèques municipales : statistiques 1999 / Direction du livre et de la lecture, .

(6) Le métier de bibliothécaires : évolution / révolution ?, congrès de l'Association des bibliothécaires français, Troyes, 21-24 juin 2002, Abis, 2003, coll. Médiathèques.

(7)  Notamment grâce aux listes commentées diffusées par La joie par les livres www.lajoieparleslivres.com.

(8) En réponse une question posée auparavant (voir les actes imprimés du colloque), on peut indiquer que le bénévolat en bibliothèque est surtout répandu en milieu rural, non pas comme solution unique, mais comme apport sans lequel on peut dire que dans un certain nombres de petites communes rien ne serait possible. Il ne s'oppose pas à la compétence, au professionnalisme mais peut en être une des manifestation.

(9) Dans le cadre de RéVOdoc a cependant été mise en place, avec le concours du Conseil général, une carte commune entre les bibliothèques de l'Université de Cergy-Pontoise, de l'Ecole nationale supérieure de l'électronique et de ses applications et de l'Institut polytechnique Saint-Louis. Carte commune et non unique puisqu'elle vient en complément de la carte d'emprunteur de l'établissement le plus fréquenté.

(10) SIVU : Syndicat intercommunal à vocation unique. SIVOM : Syndicat intercommunal à vocation multiple.

(11) RéVOdoc, en tout cas jusqu'à présent, repose sur une coopération informelle.

(12) Catalogue collectif de France : ccfr.bnf.fr.

(13)  Sous l'appellation de CAREL (consortium d'acquisition des ressources électroniques) elle propose aux bibliothèques publiques de souscrite des abonnements pour l'accès à des ressources en ligne aux conditions qu'elle a négociées pour leur compte.

(14) François Lelord, Le voyage d'Hector ou le secret du bonheur, Odile Jacob, 2002. Interview diffusée sur France-Inter le 4 décembre 2002.


Publié en ligne par Dominique Lahary | Actes imprimés du colloque, Conseil général du Val d'Oise, décembre 2003